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Exposition du FRAC Auvergne

FRAC AUVERGNE L'image des mots

Exposition du FRAC Auvergne

Date de début
Du Vendredi 12 avril 2024 à 14:00 au Jeudi 02 mai 2024 à 18:30

Exposition jusqu'au 2 mai 2024 :  L’IMAGE DES MOTS.

 

Martine ABALLÉA - Ghada AMER - Marc BAUER - Larissa FASSLER

Horst HAACK - Manuel OCAMPO - Fabrice LAUTERJUNG

Larissa FASSLER - Gare du Nord III (détail) - Crayon et peinture sur toile - 190 x 190 cm - 2015 - Collection FRAC Auvergne.

www.frac-auvergne.fr

"L’accord profond qui lie étroitement les images et les mots ne se manifeste jamais avec autant de netteté qu’en présence de l’œuvre d’art"1.

Si nous voulons retenir une seule définition de l’histoire de l’art, nous dirons qu’elle est faite de récits fondés autour de la traduction de mots en images. Ce passage du lisible au visible s’est progressivement enrichi au fil du temps. Dans l’Égypte antique avec l’écriture hiéroglyphe puis au Moyen Âge avec les enluminures et les phylactères - utilisés aujourd’hui en bande dessinée - les mots prenaient la forme d’une image et fonctionnaient comme une iconographie à part entière. Ils servaient à simplifier une réalité, à exprimer une idée, ou à faire parler un personnage biblique.

L’incrustation des mots au sein même de l‘œuvre va progressivement se développer dans les différents courants artistiques tout au long du XXe siècle jusqu’au moment où les mots sont devenus un élément plastique à part entière et se sont substitués au corps même de l’œuvre. D’abord intégrés à la peinture puis ensuite aux collages cubistes, les mots se réduisent à la lettre et à la typographie, jusqu’à être réactivés de nouveau par les artistes contemporains.

Dans cette exposition qui rassemble sept artistes de la collection du FRAC Auvergne, les mots sont intrinsèquement liés à l’œuvre. Ils en soulignent l’étrangeté à la manière d’une inquiétante fiction (Martine Aballéa) ou surgissent de la matière pour annoncer le verbe (Manuel Ocampo). Certains artistes utilisent les mots pour former des bribes de phrases qui opèrent comme un récit plausible mais néanmoins douteux en évoquant une histoire que nous ne verrons pas (Fabrice Lauterjung).

Parfois, le langage devient déstructuré, là où le temps de la narration semble confus, perdu entre passé et avenir et où les histoires se mêlent (Marc Bauer). À la manière d’un journal intime, les mots prennent place et décrivent un état de pensée où le réel et l’imaginaire, l’angoisse et les désirs sont ainsi exprimés (Horst Haack). Ou encore, sous la forme d’annotations descriptives, ils deviennent les traces d’une observation assidue (Larissa Fassler).

Le mot devient in fine un signe plastique au même titre que la couleur, la forme et le geste comme l’œuvre de Ghada Amer où toute image est évacuée pour ne laisser sur la toile qu’un texte brodé extrait du Petit Robert.

Le mot est alors un nouveau sujet d’investigation pour les artistes qui nous donnent à voir des œuvres où le texte et l’image se surprennent l’un et l’autre et nous laissent envisager qu’entre les deux il y a toujours une traction, un dialogue réciproque.

Antoine Charbonnier, médiateur culturel au FRAC Auvergne

1 - Roland Recht, L’image et le mot - André Chastel, Historien de l’art, comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2012, p.1730.

L'espace des arts de la Licorne est ouvert :

Mardi - jeudi et vendredi 14H - 18H30

Mercredi 9H - 12H30 / 14H - 18H30

Samedi 9H - 12H30 / 14H - 17H30